Présentation
Près de 12 000 cancers par an en France (3,6%, dont 5.7% des cancers chez les hommes et 1.0% chez les femmes) seraient d’origine professionnelle, mais moins de 1% sont reconnus chaque année en maladie professionnelle (CIRC 2018). Plus de 10% des salariés en France sont exposés à un ou plusieurs agents cancérogènes reconnus au cours de leur activité professionnelle.
Chez les ouvriers, la part des cancers imputables à l’activité professionnelle atteindrait près de 20 %. A noter qu’une étude de l’INED a confirmé que les ouvriers vivaient moins longtemps que les cadres et qu’ils passaient plus de temps qu’eux avec des incapacités et des handicaps (Cambois, 2008).
De nombreux agents cancérogènes peuvent être présents dans l’environnement de travail. Plusieurs types de cancers sont concernés, avec de larges variations de la part attribuable à l’activité professionnelle en fonction de la localisation du cancer. Certaines régions du corps, notamment le poumon, la plèvre et les voies aérodigestives supérieures, sont particulièrement concernés. Certains cancers sont étroitement associés à une exposition professionnelle : par exemple, mésothéliome et amiante, cancer des fosses nasales et poussières de bois, sarcome du foie et mono chlorure de vinyle. Les cancers liées à l’exposition à l’amiante, au benzène, aux rayonnements ionisants et aux poussières de bois couvrent à eux seuls 98 % des cancers d’origines professionnelles indemnisés en maladie professionnelle. Plus récemment, le travail de nuit a été mis en évidence comme exposition professionnelle responsable de 1.3% des cancers du sein chez la femme.
Compte tenu de la diversité des expositions professionnelles et des multiples facteurs impliqués dans le développement des cancers (tabac, alcool, alimentation déséquilibrée, sédentarité, prédispositions génétiques…), la preuve du lien entre le cancer et l’activité professionnelle est parfois difficile à établir.