Le CIRC a classé le formaldéhyde cancérogène avéré chez l’Homme (Groupe 1) en 2004 (CIRC, 2006). Le groupe de travail avait alors estimé disposer d’indications suffisantes montrant que le formaldéhyde provoque le cancer du nasopharynx (sur la base d’études épidémiologiques concordantes en milieu professionnel).
En 2009, un nouveau groupe de travail du CIRC a en outre conclu à l’existence d’indications de cancérogénicité suffisantes chez l’Homme pour la leucémie et plus particulièrement pour la leucémie myéloïde chez l’homme sont suffisantes (Hauptmann, 2009 ; Zhang, 2009). Les indications de cancérogénicité chez l’Homme pour les fosses nasales et les sinus de la face ont été jugées limitées (Baan, 2009).
Le programme national de toxicologie aux Etats-Unis indique, dans son 12ème rapport sur les cancérogènes publié en juin 2011, qu’il existe des preuves suffisantes de la cancérogénicité du formaldéhyde fournies par des études chez l’Homme (National Toxicology Program, 2011).
Même si en Europe, la classification réglementaire du formaldéhyde reste « cancérogène de catégorie 3 » (cancérogène possible chez l’Homme), suite à une proposition française plus sévère, ce classement est en cours de révision. En France, l’arrêté du 13 juillet 2006, a ajouté les travaux exposant au formaldéhyde à la liste des procédés cancérogènes du Code du travail. La réglementation concernant le risque cancérogène doit donc être appliquée.
Dans son rapport relatif aux risques sanitaires liés à la présence de formaldéhyde dans les environnements professionnels, l’Afsset fait état d’études épidémiologiques mettant en évidence des niveaux de risque de cancer du nasopharynx associés à des expositions aériennes à long terme variées et correspondant à des secteurs d’activités professionnelles. L’augmentation du risque est associée à une exposition à une répétition de pics d’au moins 5 mg/m3 (Afsset, 2009).
Depuis 2009, le cancer du nasopharynx est reconnu comme maladie professionnelle (tableau 43 bis relatif aux affections cancéreuses provoquées par l’aldéhyde formique), sous réserve d’une exposition de 5 ans liée à certains travaux (préparation du formol, utilisation dans certains laboratoires, vernissage de parquets, travaux d’extinction d’incendies…). Le délai de prise en charge a été fixé à 40 ans (voir tableau 43 bis).
Les travaux impliquant une exposition au formaldéhyde font aujourd’hui partie des activités à risque cancérogène en droit du travail (arrêté de la Direction générale du travail du 13 juillet 2006). Les entreprises sont ainsi dans l’obligation de justifier d’actions visant à substituer son usage à un produit non nocif pour la santé ou à en protéger les travailleurs.