Le benzène est présent à la fois dans l’air extérieur et l’air des lieux clos.
Milieu extérieur
Dans l’air extérieur, ce sont les secteurs résidentiel et tertiaire qui en sont la source d’émission principale (74,7% en 2008), en particulier du fait de la combustion du bois. Le transport routier constitue le second contributeur aux émissions dans l’air ambiant (15,2%) (CITEPA, 2010 ; Observations et statistiques de l’environnement, 2011). A noter également la présence de benzène à proximité des stations service.
Lors de sa campagne nationale de mesure de la qualité de l’air intérieur dans un échantillon de logements représentatif du parc des logements français (2003-2005), l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) a mesuré les concentrations en benzène dans l’air extérieur auprès de 517 logements. La médiane des concentrations en benzène était inférieure à la limite de quantification égale à 1,1 µg/m3 (Kirchner 2007).
Milieu intérieur
La pollution intérieure contribuerait de manière importante à l’exposition de la population au benzène, du fait du temps passé par la population dans les bâtiments. Une étude réalisée en 2000/2001 auprès d’une centaine d’adultes franciliens travaillant dans le secteur tertiaire à Paris a ainsi attribué l’exposition (par inhalation) au benzène de cette population à 50% au domicile, 32% au lieu de travail et 18% aux déplacements domicile/travail (Ademe, 2001). Lors de la campagne nationale logements de l’OQAI, les concentrations en benzène dans 541 logements et 139 garages attenants ont été mesurées. La médiane des concentrations en benzène dans la chambre principale (ou pièce assimilée) était égale à 2,1 µg/m3 (Kirchner, 2007).
Dans les lieux clos, le benzène résulte cependant à la fois des sources intérieures et du transfert de la pollution atmosphérique notable dans les agglomérations et zones industrielles. Les niveaux de pollution intérieure seront ainsi d’autant plus élevés que le bâtiment sera proche du trafic routier, de raffineries de pétrole ou d’usines utilisant du benzène (Brosselin, 2009).
Les sources propres aux lieux clos sont variées : les combustions domestiques telles que le tabagisme, la cuisson des aliments, le chauffage des locaux hors chauffage électrique, ou l’utilisation de bougies et d’encens (Ademe, 2005 ; HCSP, 2010) ; divers produits (matériaux de construction et d’ameublement, produits de bricolage et d’entretien) présents dans l’environnement intérieur sont également susceptibles de contenir du benzène, en dépit de son classement en CMR1 et des limitations de son usage dans les produits d’entretien et les matériaux mobiliers et de construction. On ne peut pas exclure qu’il soit totalement écarté des processus de production, stockage et transport de ces matériaux (HCSP, 2010). Le benzène fait en effet partie de ces composés organiques volatils (COV) qui s’évaporent à température ambiante et contaminent l’air. (Afsset, 2009).
Populations vulnérables et sensibilité au benzène
Les jeunes enfants pourraient présenter une vulnérabilité plus grande que celle des adultes face à l’inhalation de benzène car leur fréquence respiratoire et leur pourcentage d’absorption sont plus grands. La sensibilité au benzène dépend, également de la consommation d’alcool, qui potentialise les effets du benzène sur le système hématopoïétique (Nakajima, 1985), ainsi que du patrimoine génétique, de l’état de santé général et du statut nutritionnel (Afsset, 2008 ; HCSP, 2010)