La radioactivité, naturelle ou artificielle, n’est dangereuse pour les organismes vivants que si la quantité d’énergie transmise est trop élevée.
Les effets induits par les rayonnements ionisants dépendent de la source d’irradiation (nature, énergie, etc.), du mode d’exposition (temps, débit, distance), et de la cible (tissus ou organes touchés). Ces effets peuvent être :
- Déterministes : ils apparaissent systématiquement à partir d’une certaine dose, variable selon l’organe ou le tissu touché ; ils sont d’autant plus sévères que la dose est élevée. Ce type d’effet s’observe lors des accidents nucléaires, comme par exemple aux abords de la centrale de Tchernobyl. Le délai d’apparition de ces effets après l’exposition varie de quelques heures à quelques mois.
- Aléatoires (ou stochastiques) : ils sont plutôt liés à la transformation des cellules, et c’est dans ce cas la probabilité d’apparition de l’effet qui augmente avec la dose reçue. Le délai d’apparition de ces effets, lorsqu’ils existent, est de plusieurs années après l’exposition.
Le syndrome d’irradiation aigüe
Il est exceptionnel et toujours accidentel. Il concerne les personnes situées au voisinage immédiat de la source. Il correspond à un effet déterministe résultant d’une exposition à une forte dose de rayonnements due à un accident. Il peut s’agir soit d’un accident nucléaire (comme celui de Tchernobyl par exemple), soit d’un accident radiologique (irradiations industrielles, médicales, de recherche).
Les symptômes initiaux de l’irradiation aiguë de l’ensemble du corps sont : nausée, vomissement, diarrhée, fièvre, céphalée, érythème. Le premier indicateur de sévérité du syndrome est un faible délai d’apparition, l’intensité et la durée de ces symptômes.
Ce syndrome est observé à partir de doses supérieures à 1 Gray (Gy), soit approximativement 1000 mSV. Ces doses entraînent, dans les semaines qui suivent, une destruction plus ou moins importante des cellules de la moelle osseuse (aplasie médullaire). Celle-ci est à l’origine d’une diminution du nombre de globules sanguins et de troubles de la coagulation. Ce syndrome d’atteinte de la moelle osseuse exige des soins adaptés : transfusion, facteur de croissance, greffe.
A partir de 4 Gy, on sait que 50% des personnes irradiées vont mourir (c’est la DL50). Au-delà de 10 à 12 Gy, toute thérapeutique est vaine, car il apparaît alors d’autres syndromes, tels que l’atteinte irréversible du système digestif ou du système nerveux central (IRSN).
Le risque de cancer – Effets à long terme (aléatoires)
Sur le long terme, du fait d’altérations subies au niveau de la cellule, l’exposition à des rayonnements ionisants peut conduire à l’apparition de cancers secondaires chez les personnes irradiées. C’est pourquoi certaines populations comme les survivants d’Hiroshima et de Nagasaki, ou les personnes qui travaillent avec des matériaux radioactifs comme les travailleurs des mines d’uranium ont développé plus de cancers que les personnes qui n’ont pas subi d’irradiation.
Ces effets, peuvent se révéler plusieurs années, voire plusieurs dizaines d’années après l’irradiation. Cependant toutes les personnes touchées ne développent pas de cancer : cela n’est qu’un risque. La fréquence dépend en partie de la dose reçue (plus la dose est importante, plus le risque de développer un cancer est fort).
Actuellement, on ne sait pas distinguer un cancer provoqué par des rayonnements ionisants d’un cancer qui a une autre origine. En outre, on a remarqué que la gravité d’un cancer n’est pas liée à la dose reçue ; il n’y a pas de dose minimale connue correspondant à l’apparition d’un cancer.
En juin 2009, le CIRC a réuni un groupe de travail afin d’estimer la cancérogénicité de différents types de rayonnements et pour identifier les localisations cancéreuses correspondantes. Les rayonnements suivants ont été classés dans le Groupe 1 par le CIRC :
- Rayonnements ionisants :
- Émetteurs de particules alpha
- Émetteurs de particules bêta
- Rayons X et rayons gamma
- Rayonnement neutronique
- Rayonnement solaire
- Rayonnement ultra-violet (100-400 nm de longueur d’onde, comprenant UVA, UVB et UVC)
Pour consulter le détail des résultats, voir la fiche Revue des cancérogènes pour l’homme, Vol. 100D : rayonnements.