L’angiosarcome hépatique est l’une des affections que le tableau 52 du Régime général de Sécurité sociale reconnaît comme maladie professionnelle si le travailleur a été exposé au moins six mois au chlorure de vinyle dans des travaux professionnels tels que ceux des ateliers de polymérisation (processus de solidification des plastiques en fabrication). Le délai de prise en charge est de 30 ans. Ce tableau, mis à jour en 1991, prend en compte avec le même délai, certaines formes d’hypertension de la veine porte (apportant au foie le sang issu de la digestion) et deux autres pathologies selon des délais de 3 et 5 ans.
De 2001 à 2008, 6 cas d’angiosarcomes et 5 cas d’autres pathologies ont été reconnus maladies professionnelles due au chlorure de vinyle, en France (EUROGIP, 2010). L’exposition professionnelle au chlorure de vinyle aurait cependant quasiment disparu en France depuis les années 1970, du fait de la mise en place d’une réglementation (InVS, 2010).
La valeur limite d’exposition professionnelle au chlorure de vinyle, dans l’air des locaux de travail, est contraignante en France. Elle est de 1 ppm (partie par million) pour 8 heures, soit 2,59 mg/m3 (art. R 231-58 du code du travail). On recommande la réalisation d’un contrôle technique annuel, au minimum, pour vérifier le respect de la valeur. L’Union européenne prévoit, quant à elle, une limite de 3 ppm.
Un décret du 1er février 2001, sur la prévention des risques liés aux agents cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR), interdit les travaux relatifs au CVM aux Jeunes de moins de 18 ans (décret 2001-97). Ceux de polymérisation l’étaient déjà depuis 1990 pour les salariés sous contrat à durée déterminée et pour ceux des entreprises de travail temporaire (INRS, 2007). Au plan médical, on évite d’exposer des personnes ayant déjà certaines affections (hépatiques, hématologiques…), un bilan médical précédant l’exposition, qui sert ensuite de référence, pouvant être pratiqué. Après l’admission du salarié au poste de travail, des examens cliniques systématiques ont lieu à minima chaque année ainsi que des examens complémentaires déterminés selon le niveau d’exposition.
L’employeur est tenu de prendre des mesures adaptées concernant le stockage et la manipulation. Il lui est recommandé d’effectuer en circuit fermé pour toute opération industrielle qui s’y prête (fabrication, polymérisation…), de prévoir une aspiration des émissions à la source, une ventilation, des appareils de protection respiratoire etc.
Dans une analyse parue en 2007, l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (OSHA) examine l’incidence du cancer professionnel chez les femmes en Europe. Elle mentionne qu’on observe plus de leucémies chez les femmes exposées au chlorure de vinyle ainsi qu’au benzène, aux produits anticancéreux et aux rayonnements.