Basée sur un grand nombre de publications, cet article pointe les éléments à prendre en compte pour une lecture et une interprétation raisonnée des études qui proposent une estimation du risque de cancer attribuable à des facteurs environnementaux.
Il suggère que les auteurs définissent précisément quels éléments de l’environnement ils ont pris en compte dans leurs études, plutôt que de rechercher un consensus sur une définition de l’environnement. Cette démarche faciliterait en effet la lecture, l’interprétation et la comparaison des différentes études, tout en respectant leurs méthodologies propres.
Les différences d’estimations de risques de cancer attribuables à l’environnement entre études s’expliquent en partie par l’hétérogénéité des définitions de l’environnement utilisées, mais aussi par des divergences dans les indicateurs (prévalence, incidence ou mortalité) ou le vocabulaire utilisé pour le qualifier. Ces hétérogénéités rendent délicates l’interprétation des résultats des études et leur comparaison.
En dehors de la définition de l’environnement utilisée, des difficultés persistent dans l’estimation du risque de cancers attribuable à l’environnement, telles que la classification de l’exposition et la non prise en compte des interactions gène environnement. Le concept de l’exposome (C.Wild) est cité comme un moyen de réduire les erreurs de classification de l’exposition : l’exposome correspond à l’environnement chimique d’un individu, résultant de l’ensemble de ses expositions, externes comme internes.
Les auteurs identifient comme limite de leur revue le fait d’avoir exclu les publications qui étudiaient une seule localisation de cancer ou un seul facteur environnemental. Cela a pu mené à une possible sous-estimation des risques attribuables estimés, mais n’altère pas les conclusions de l’étude.