Les cancers - vue d'ensemble

Présentation

Le cancer ou « tumeur maligne » est une maladie qui se caractérise par la prolifération incontrôlée et excessive de cellules anormales. Ces cellules prolifèrent d’abord localement puis elles peuvent se propager dans le tissu avoisinant, puis à distance via les vaisseaux sanguins et lymphatiques où elles forment des métastases. (Praud, 2023)

Il existe différents types de cancer en fonction du tissu où la maladie s’est développée :

  • Les carcinomes : se développent à partir des tissus épithéliaux qui recouvrent les surfaces externes (peau, muqueuses des orifices), ou internes (tube digestif, glandes).
  • Les sarcomes : se développent à parti des tissus conjonctifs, de « soutien », comme le cartilage, les os, la graisse, les muscles.
  • Les cancers hématologiques : se développent à partir des cellules sanguines, telles que les globules blancs, les globules rouges ou les plaquettes.

Attention, toutes les tumeurs ne sont pas forcément des cancers. Certaines tumeurs sont dites « bénignes ». Cela concerne les tumeurs qui restent localisées et ne métastasent pas. Les kystes et les adénomes sont par exemple des tumeurs bénignes.

  • Le développement d’un cancer

    Le développement d’un cancer (ou cancérogenèse) se fait en 3 étapes (Pitot, 1993) :

    Initiation

    C’est le moment où une cellule subit une altération génétique qui la rend anormale. Cette modification est irréversible. Elle peut être causée par des facteurs internes (comme une prédisposition génétique) ou externes (tels que des produits chimiques, des rayonnements ou des virus). À ce stade, la cellule acquiert des capacités comme celle de se multiplier plus rapidement que les autres, d’échapper au système immunitaire et à la mort cellulaire. On dit que la cellule devient « immortelle ».

    Promotion

    Une fois modifiée, la cellule anormale commence à se multiplier de manière incontrôlable. Elle forme ainsi une masse de cellules identiques, appelée tumeur. Cette étape est favorisée par des facteurs « promoteurs » qui stimulent la croissance des cellules, comme certaines hormones, des toxines présentes dans l’environnement ou dans l’alimentation, ainsi que des substances chimiques.

    Propagation

    Les cellules de la tumeur forment de nouveaux vaisseaux sanguins pour se nourrir et croître (c’est ce qu’on appelle l’angiogenèse). À ce stade, elles peuvent envahir les tissus voisins et se propager dans tout le corps via le sang ou le tissu lymphatique, formant ainsi des métastases. Dans cette dernière phase, le cancer se généralise et touche d’autres organes.

     

  • Les causes de cancer

    Le cancer est une maladie multifactorielle, c’est-à-dire lié à une association de plusieurs facteurs, dont le rôle et l’importance dans le développement de la maladie sont variables (INCa, 2021).

    Le risque de cancer peut donc être lié à :

    • Des caractéristiques individuelles : facteurs héréditaires (gènes hérités…), sexe, âge et vieillissement (accumulation d’expositions à des facteurs de risque et baisse de l’efficacité des mécanismes de réparation des cellules)
    • Des comportements individuels et des modes de vie : consommation de tabac, d’alcool, alimentation, activité physique
    • Des substances et des situations à risque auxquelles un individu peut être exposé en milieu professionnel ou dans son environnement de vie général (produits chimiques, radiations…)

    Ces différents facteurs peuvent interagir entre eux. Une personne qui possède un ou plusieurs facteurs de risque peut ne jamais développer un cancer. Inversement, il est possible qu’une personne n’ayant aucun facteur de risque soit atteinte d’un cancer au cours de sa vie.

    Bien que les chercheurs aient aujourd’hui une meilleure compréhension du développement et de la progression des cellules cancéreuses, le rôle et le mode d’action de nombreux facteurs restent largement méconnus.

  • Epidémiologie

    L’Observatoire mondial du cancer (OMC) ou Globocan (Global Cancer Observatory) est une base de données interactive en ligne, gérée par le CIRC, qui présente des statistiques mondiales sur le cancer afin d’informer la lutte contre le cancer et la recherche sur le cancer.

    Dans le monde, 20 millions de nouveaux cas de cancer (ou incidence du cancer) ont été diagnostiqués en 2022 (CIRC, 2022). Durant l’année 2022, le nombre de personnes vivant avec un cancer (ou prévalence du cancer) dans le monde était de 14 millions. (Globocan, 2022) Il est estimé qu’environ une personne sur cinq développera un cancer au cours de sa vie. (Bray, 2024)

    En France, l’incidence du cancer est de 433 136 nouveaux cas en 2023 (dont 57% chez l’homme) et on estime qu’environ 3.8 millions de personnes vivent avec un cancer. (INCa, 2024)

    D’après les données de l’OMS en 2022, le cancer le plus fréquent en France chez la femme est le cancer du sein (194 cas pour 100 000 habitants), puis le cancer colorectal (72 cas pour 100 000 habitants), et le cancer du poumon (50 cas pour 100 000 habitants).

    Chez l’homme, les cancers les plus fréquent sont la prostate (180 cas pour 100 000 habitants), suivi du cancer du poumon (103 nouveaux cas pour 100 000 habitants), et du cancer Colorectal (85 nouveaux cas pour 100 0000 habitants).

     

    Une incidence en augmentation ?

    En France métropolitaine, tous âge et sexe confondus, certains cancers augmentent tels que le mélanome, le cancer du rein, pancréas, ainsi que certains cancers hématologiques (Bray, 2024 ; Santé Publique France, 2023). D’autre diminuent, comme le cancer des ovaires, des voies aéro-digestives supérieures (VADS), de l’œsophage. Toutefois, ces tendances peuvent varier en fonction du sexe, par exemple, l’incidence du cancer du poumon chez les hommes s’est stabilisée alors que l’incidence de ce cancer chez les femmes augmente constamment depuis les années 1990.

    Dans l’ensemble, sur les trente dernières années, le nombre de nouveaux cancers a doublé. Cette évolution peut être expliquée d’une part par des changements démographiques (croissance et vieillissement de la population), par une amélioration du dépistage et du diagnostic précoce, mais aussi par l’évolution des facteurs de risques. (SPF, 2023 ; INCa, 2024)

     

    Cancer et mortalité

    Le cancer est une des causes principales de mortalité dans le monde, avec près de 10 millions de décès par an en 2022 (CIRC, 2022).

    En France, il s’agit de la première cause de mortalité précoce. En 2021, le nombre de décès liés au cancer dans l’année est de 162 400.

    D’après les données du CIRC, en 2022, les cancers avec le plus grand taux de mortalité en France sont :

    • Chez la femme : le cancer du sein (44 décès pour 100 000 habitants), du poumon (36 décès pour 100 000 habitants) et du colon-rectum (29 décès pour 100 000 habitants).
    • Chez l’homme :  le cancer du poumon (78 décès pour 100 000 habitants), du colon-rectum (36 décès pour 100 000 habitants) et de la prostate (29 décès pour 100 000 habitants).

     

    Cancer et morbidité

    L’étude nationale VICAN 5 menée par l’INCa en 2018, portant sur 4179 personnes a montré que 63.5 % personnes atteintes de cancer souffrent de séquelles dues à la maladie ou aux traitements, et que parmi ces personnes, 20% ne travaillent plus 5 ans après le diagnostic de la maladie. (INCa, 2018)

  • Cancers attribuables aux expositions environnementales

    D’après une étude du CIRC publiée en 2018, 41% des cancers, soit 4 cancers sur 10, sont liés à des facteurs de risques modifiables et donc évitables. (CIRC, 2018)

    Parmi ces facteurs de risque, on retrouve en premier le tabac (près de 20% des cancers), l’alcool (8% des cancers), l’alimentation déséquilibrée (5,4%), le surpoids (5,4%), certains agents infectieux (4%), et les exposition professionnelles (3,6%).

     

    Le Global Burden of Diseases (GBD) a évalué l’impact des cancers liés à différents facteurs de risque modifiables à l’échelle mondiale. Selon leurs estimations, 44,4 % des décès par cancer et 42 % des années de vie en bonne santé perdues (AVCI) sont dus à des facteurs de risque comportementaux, métaboliques, environnementaux et professionnels (GBD 2019 Cancer Risk Factors Collaborators, 2022).

  • Prévention des cancers

    Une part importante des cancers est donc liée à notre mode de vie (comportements individuels, et environnement). La bonne nouvelle, c’est qu’il s’agit de choses sur lesquelles on peut agir !

    Le CIRC (Centre international de Recherche Contre le Cancer) recommande, entre autres, de :

    • Ne pas fumer. Ne pas consommer de tabac, sous quelque forme que ce soit.
    • Faire de son domicile un environnement sans tabac. Soutenir des mesures d’interdiction de fumer sur son lieu de travail.
    • Faire en sorte de garder un poids de forme
    • Être physiquement actif/ve dans sa vie quotidienne. Eviter de rester assis/e trop longtemps.
    • Adopter une alimentation saine :
      • Consommer beaucoup de céréales complètes, de légumes secs, de légumes et de fruits.
      • Limiter la consommation d’aliments très caloriques (riches en sucre ou en matières grasses) et éviter les boissons sucrées.
      • Eviter de manger de la viande transformée (préparations carnées) ; limiter la viande rouge et les aliments riches en sel.
    • Limiter sa consommation – de tout type – d’alcool. Pour réduire son risque de cancer, il est préférable de ne pas boire du tout d’alcool.
    • Eviter une exposition excessive au soleil, surtout chez les enfants. Utiliser une protection solaire. Ne pas utiliser d’appareils de bronzage.
    • Suivre les consignes de santé et de sécurité sur son lieu de travail, pour se protéger des substances cancérogènes.
    • Se renseigner pour savoir si l’on est exposé/e à des émissions élevées de gaz radon à son domicile. Si tel est le cas, prendre des mesures pour réduire ces émissions.
    • Pour les femmes :
      • Allaiter réduit le risque de cancer. Si possible, allaiter son (ses) enfant(s).
      • Les traitements hormonaux substitutifs de la ménopause (THS) augmentent le risque de développer certains cancers. Il est préférable de limiter ces traitements.
    • Faire participer ses enfants aux programmes de vaccination contre :
      • L’hépatite B chez les nouveaux nés
      • Le virus HPV (Virus du Papillome Humain) chez les adolescents
    • Participer aux programmes de dépistage organisés du :
      • Cancer colorectal (hommes et femmes).
      • Cancer du sein (femmes).
      • Cancer du col de l’utérus (femmes).

    La prévention se fait tout au long de la vie, y compris pendant et après la maladie.

  • La recherche sur le Cancer

    Au département Prévention Cancer Environnement du Centre Léon Bérard, des études épidémiologiques sont menées en lien avec de nombreux partenaires (CIRC, SPF, ANSES…), afin de mieux comprendre et agir sur les déterminants environnementaux du cancer. Vous trouverez sur le portail de nombreuses fiches thématiques accessibles qui synthétisent la connaissance sur les cancers et leurs facteurs de risques environnementaux ainsi qu’une liste des projets de recherche menés au Département.

Auteur : Département Prévention Cancer Environnement, Centre Léon Bérard

Sources rédactionnelles : Anses ; CIRC ; INCa ; Santé Publique France

Mise à jour le 21 janv. 2025

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