Présentation
Les dioxines constituent une famille de polluants organiques persistants dans l’environnement. Elles sont produites involontairement lors des processus de combustion et s’accumulent dans la chaine alimentaire. Les principales sources d’exposition sont les incinérateurs d’ordures ménagères d’ancienne génération. On les retrouve aussi dans un grand nombre de procédés de fabrication : la métallurgie du cuivre et de l’acier, le blanchiment au chlore des pâtes à papier, la production de certains herbicides et pesticides. Les dioxines sont également émises par les voitures ainsi que lors de la combustion du charbon et du bois. Elles peuvent aussi apparaître au cours de phénomènes naturels, comme les éruptions volcaniques ou les feux de forêts.
Le mot « dioxine » est un terme générique regroupant deux hydrocarbures aromatiques polycycliques chlorés (HAPC) : les dioxines (polychlorodibenzodioxines ou PCDD) et furanes (polychlorodibenzofuranes ou PCDF).
Elles font partie de la famille des organochlorés ou des POP (Polluants Organiques Persistants) au même titre que les pesticides ou encore les PolychloroBiphényles (PCB). Leurs propriétés toxiques dépendent de leur structure chimique et de leur nombre d’atomes de chlore. Parmi les 210 composés (ou congénères) identifiés et présents dans l’environnement, la toxicité de 17 congénères (7 PCDD et 10 PCDF) a été avérée avec des niveaux variables de toxicité. La plus nocive est la 2, 3, 7, 8 tétrachlorodibenzo-p-dioxine-TCDD, dioxine la plus connue suite à l’accident survenu à Seveso en 1976 (Italie). Le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé la 2, 3, 7, 8 TCDD dite « dioxine de Seveso », dans le Groupe 1 des cancérogènes certains pour l’homme. Les autres congénères de dioxines sont encore « inclassables quant à leur cancérogénicité pour l’homme » en raison de preuves insuffisantes et font donc partie du Groupe 3 (PNUE, 1999 ; CITEPA, 2012).
Les dioxines sont des composés chimiques peu volatils, peu solubles dans l’eau mais avec une stabilité chimique et métabolique importante, ce qui explique leur forte persistance dans l’environnement. Les dioxines présentent également une affinité pour les graisses (ou lipophilie) qui leur permet de s’accumuler dans les tissus gras de l’organisme pendant une période d’environ sept ans. Chez l’homme, l’exposition moyenne des populations se fait majoritairement par voie alimentaire, en particulier par l’ingestion des graisses animales contenues dans les produits laitiers, viandes, poissons.
Les niveaux de dioxines se mesurent en Indicateur Equivalent Toxique ou I-TEQ, unité de mesure établie par l’OMS en 1999. A chacun des congénères de dioxines est attribué un coefficient de toxicité, qui a été estimé en comparant l’activité du composé à celle du congénère le plus toxique la 2, 3, 7, 8 TCDD (INERIS, circulaire du 30/05/1997 relative aux dioxines et furanes).