L’estimation de la proportion de cancers attribuables aux infections repose sur la connaissance de la fréquence des infections dans une population et du risque de cancer associé à l’infection.
Une étude récente parue dans le British Journal of Cancer a estimé la proportion des cancers attribuables aux agents infectieux les plus rencontrés au Royaume-Uni en 2010. Ainsi, 61 % des cancers de l’estomac chez l’homme et 16 % des cancers du foie seraient respectivement attribuables à Helicobacter pylori et aux virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C. Ces chiffres n’excluent pas les éventuels co-facteurs de risque – par exemple, la consommation d’alcool qui augmente notamment les risques de cancers du foie (Parkin, 2011). Une étude publiée en 2012 dans the Lancet Oncology, retrouve ces mêmes tendances au niveau mondial : 100% des cancers du col de l’utérus, 90% des cancers de l’anus, 14% des cancers de l’oro-pharynx, 10% des cancers du larynx et 8% des cancers de la cavité orale seraient attribuables aux infections au virus HPV (de Martel, 2012).
Cancer du col de l’utérus et virus HPV
Le cancer du col de l’utérus est le 2ème cancer le plus fréquent de la femme dans le monde, après le cancer du sein. Il représente la première cause de mortalité par cancer dans les pays en voie de développement (HAS, 2012).
En France, le cancer du col se situe au huitième rang des cancers de la femme. Son incidence a diminué considérablement depuis la mise en place du dépistage individuel par le frottis cervico-utérin. Le frottis est un examen simple et efficace qui permet de diagnostiquer les lésions précancéreuses afin de les traiter avant une éventuelle progression vers un cancer. La Haute Autorité de Santé recommande de réaliser un frottis cervical tous les trois ans chez les femmes de 25 à 65 ans (20 à 65 ans dans les régions d’outre-mer), après deux frottis consécutifs négatifs à un an d’intervalle.
L’infection par certains types de papillomavirus humains (HPV) constitue la principale cause de cancer du col de l’utérus. La transmission de ces virus se fait par voie sexuelle. Il existe différents types de virus HPV, les plus fréquemment rencontrés sont les HPV de type 16 et 18, présents dans plus de 70% des cas de cancer invasif du col utérin en France (Bull. Acad. Natle Méd., 2007).
Les femmes sexuellement actives sont susceptibles d’être infectées par un ou plusieurs virus HPV à un moment ou à un autre de leur vie, le plus souvent dès le début de leur vie sexuelle. La prévalence de l’infection est élevée avant 30 ans et diminue ensuite progressivement avec l’âge (INCa, 2010). Le plus souvent, ces infections disparaissent spontanément sans signe clinique.
En France, la vaccination contre l’infection HPV est recommandée :
- chez les jeunes filles de 14 ans avant l’exposition au risque de l’infection HPV
- en rattrapage chez les jeunes filles et jeunes femmes de 15 à 23 ans qui n’auraient pas eu de rapports sexuels ou, au plus tard, dans l’année suivant le début de leur vie sexuelle.
Le programme REMPAR (Recherche-Evaluation des Moyens de Prévention Anti-HPV en Rhône-Alpes) étudie les pratiques de prévention du cancer du col de l’utérus et l’acceptabilité du vaccin chez les femmes de Rhône-Alpes. Ce projet s’appuie sur une série de 4 études emboîtées sur des échantillons représentatifs de médecins et leur patientèle, réalisées sur des périodes limitées dans le temps. Cette série est répétée à 3 périodes différentes de la diffusion du vaccin anti-HPV : au début de la commercialisation, 1 an après et 3 ans après. (Haesebaert, 2012 ; Lutringer-Magnin, 2011).
Autres exemples de maladies infectieuses chez l’homme (INRS, 2009)
Maladie |
Agent |
Réservoir |
Mode de transmission |
Symptômes |
Tuberculose |
Mycobacterium tuberculosis |
Homme |
Inhalation de particules en suspension dans l’air et contaminées par des sécrétions bronchiques humaines) |
Le plus souvent atteinte pulmonaire |
Hépatite C |
Virus de l’hépatite C |
Homme |
Accident exposant à du sang infecté |
Forme inapparente
Ictère
Forme chronique qui peut se compliquer d’un cancer du foie |
Légionellose |
Legionella pneumophila |
Eau |
Inhalation d’aérosols de goutelles d’eau contaminée |
Fièvre
Atteinte pulmonaire |