L’exposition aiguë à de fortes doses peut provoquer de sévères complications qui ne seront pas traitées dans le cadre de la présente fiche.
En revanche, une exposition prolongée au cadmium chez l’Homme peut induire une atteinte rénale, une fragilité osseuse, des effets sur l’appareil respiratoire, des troubles de la reproduction ainsi qu’un risque accru de cancer. Il est aussi suspecté d’entrainer des effets sur le foie, le sang et le système immunitaire.
Effets cancérogènes
- Exposition par inhalation
Le cadmium est classé dans le groupe 1 par le CIRC depuis 1993. Les cancers associés sont ceux de l’appareil respiratoire. En milieu respiratoire, les résultats d’études de cohortes ont établi in lien entre l’exposition au cadmium et la survenue de cancers pulmonaires (Kazantzis, 1988). Le cancer bronchique provoqué par l’inhalation de poussières ou de fumées de cadmium est pris en charge au titre de maladie professionnelle (Tableau n° 61bis RG). En 2006 une étude menée en population générale au voisinage de sites industriels, générant une exposition au cadmium, a confirmé un risque accru de cancer du poumon avec des concentrations urinaires de cadmium élevées (Nawrot, 2006).
- Exposition par voie orale
L’exposition au cadmium par voie orale peut induire l’apparition d’autres cancers. Une méta-analyse réalisée en 2013 suggère une association positive (RR=1,15; IC 95%: 1,08-1,23) entre la consommation de cadmium d’origine alimentaire et le risque de cancer dans les pays occidentaux, en particulier certains cancers hormonodépendants tels que la prostate, le sein et les cancers de l’endomètre (Cho, 2013).
De plus une étude cas-témoin menée aux Etats-Unis en 2006, sur une population de 246 femmes âgées de 20 à 69 ans des niveaux de cadmium urinaire élevés a présenté un risque deux fois supérieur de développer un cancer du sein (OR=2,29, IC95% 1,3-4,2) comparativement à celles présentant des niveaux de cadmium urinaires faibles après ajustement avec certains facteurs de risque tels que des expositions à d’autres métaux en particulier l’arsenic (McElroy, 2006). Une autre étude prospective sur une population de 32 210 femmes suédoises ménopausées a également mis en évidence une association entre exposition au cadmium via l’alimentation et l’incidence sur le développement de cancer de l’endomètre (Akesson, 2008). En 2014 l’équipe de Jancic et al a établi un lien entre la survenue de cancer de la thyroïde et une exposition chronique au cadmium.