Le DES a été classé cancérogène certain (Groupe 1) par le CIRC en 2012 (CIRC, 2012).
Le tableau suivant indique le niveau d’indications de cancérogénicité du DES au niveau des organes concernés.
Tableau 1 Evaluation du niveau d’indications de cancérogénicité du DES par le CIRC
Cancer |
DES considéré comme agent cancérogène avec indications suffisantes |
DES considéré comme agent cancérogène avec indications limitées |
Sein |
X |
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Vagin |
X (exposition in utero) |
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Col utérin |
X (exposition in utero) |
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Endomètre |
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X |
Testicule |
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X (exposition in utero) |
Première génération
D’après les données actuelles disponibles, une association positive a été suggérée entre l’exposition au DES pendant la grossesse et une augmentation de l’incidence et de la mortalité du cancer du sein chez les « Mères-DES ». Une surveillance plus poussée chez ces femmes peut être considérée comme un biais à cette association. Par ailleurs, une augmentation du risque de cancer de l’endomètre a été observée chez les femmes traitées au DES pour la dysgénésie gonadique et pour les symptômes de la ménopause. Des relations entre exposition au DES et cancers des ovaires et du col utérin ont également été mises en évidence, mais les données actuelles ne permettent pas de conclure sur la cancérogénicité du DES (CIRC, 2012).
Deuxième génération
L’exposition au DES in utéro chez les filles DES – 2ème génération est associée aux cancers du vagin et du col utérin. Le DES est considéré comme agent cancérogène certain (Groupe 1) par le CIRC.
Le risque de cancer du sein chez les filles exposées in utero a été étudié mais les résultats des études disponibles sont contradictoires. Concernant l’apparition de troubles psychiatriques à la post-adolescence, les résultats des données actuelles ne mettent pas en évidence d’association avec une exposition in utero au DES (Afssaps, 2011).
Des pathologies non cancéreuses ont été observées chez les générations exposées in utero. En effet, les principales complications documentées (détaillées dans le tableau suivant) sont d’une part des anomalies structurales, morphologiques et fonctionnelles au niveau du vagin, du col et du corps de l’utérus chez la fille et d’autre part, au niveau des testicules, de l’urètre des épididymes chez le garçon (Afssaps, 2011 ; CIRC, 2012 ; DES-France ).
Tableau 2 Conséquences non cancéreuses observées chez les 2ème générations exposées in utero
Deuxième génération |
Filles DES |
Garçons DES |
Adénose cervico-vaginale* |
Kystes épididymaires* |
Anomalies cervico-vaginales (hypoplasie* du col utérin) |
Anomalies testiculaires à type
d’hypotrophie* testiculaire |
Anomalies utérines (utérus en forme de T, hypoplasie utérine…) |
Cryptorchidie |
Anomalies des trompes |
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Troubles de l’ovulation* |
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Atteintes du col avec anomalies de la glaire cervicale* |
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Grossesses extra-utérines |
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Fausses couches précoces et tardives |
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Accouchements prématurés |
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Hémorragie à la délivrance |
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Troisième génération
Les troubles observés chez les enfants de parents exposés in utero au DES sont principalement liés aux complications associées aux naissances prématurés. A ce jour, aucune association entre une exposition in utero et des anomalies de l’appareil génital des filles n’a été mise en évidence. Des cas d’hypospadias chez les garçons soulignent la nécessité de surveiller et d’étudier les risques multigénérationnels de malformations génito-urinaires associés à une exposition au DES (Afssaps, 2011).