Population générale
Les personnes vivant près d’usines utilisant du fer ont plus de risque d’être exposées à des doses plus importantes que la population générale.
Par ingestion
Dans les aliments, le fer existe sous deux formes principales : héminique et non héminique. La viande rouge, la volaille, le poisson et les fruits de mer renferment du fer à la fois héminique et non héminique. Les fruits séchés, la mélasse, les grains entiers, les légumineuses, les légumes verts, les fruits à écales, les graines, les œufs et les produits laitiers renferment uniquement du fer non héminique. Notez que les produits laitiers contiennent très peu de fer et que, de plus, le calcium qu’ils contiennent concurrence le fer et pourrait nuire à son absorption.
Le taux d’absorption moyen du fer héminique est d’environ 25 % (de 15 % à 35 %), tandis que celui du fer non héminique est d’environ 5 % (de 2 % à 20 %). La différence d’absorption est attribuable à la présence de certains composés dans les végétaux (acide phytique et tannins). La vitamine C, les protéines et le fer héminique améliorent l’absorption du fer non héminique.
L’exposition au fer est principalement alimentaire. Le tableau ci-dessous présente quelques exemples d’aliments riches en fer. La table Ciqual de l’Anses (versions anglaise et française) est consultable en ligne et répertorie la composition nutritionnelle des aliments.
Liste non exhaustive d’aliments contenant du fer obtenue à partir de la table Ciqual |
Aliments |
Teneur en fer (mg/100g d’aliment) |
Apports nutritionnels conseillés (ANC) |
Boudin noir |
22,8 |
Homme et femme |
Chocolat noir 40% de cacao minimum |
17,1 |
9 mg/jour |
Palourde |
15 |
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Bigorneau |
10,2 |
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Pain de mie multi-céréales |
9,95 |
Femme non ménopausée |
Pâté de foie de volaille |
9,19 |
16 mg/jour |
Germe de blé |
8,59 |
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Pain complet |
6,83 |
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Moules |
5,47 |
Enfants |
Levure alimentaire |
5 |
7 à 14 mg/jour |
Magret de canard |
4,8 |
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Chocolat au lait |
4,24 |
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Biscotte complète ou riche en fibres |
3,1 |
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Pâte à tartiner chocolat et noisette |
2,9 |
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Merguez |
2,01 |
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Les produits carnés, les produits de la mer, les céréales et le chocolat figurent parmi les aliments les plus riches en fer. Néanmoins leur assimilation dans notre organisme est différente. Le fer contenu dans les produits carnés est 2,5 fois plus assimilable que celui contenu dans les végétaux.
L’étude INCA2 rapporte que l’apport nutritionnel chez la femme et l’enfant se situent dans les recommandations prescrites, avec 11,6 mg/jour et 10 mg/jour respectivement ; chez l’homme, il a été évalué à 14,7mg/jour, soit 63% de plus (Anses).
Les oxydes de fer sont également présents dans notre alimentation en tant que colorant « E172 » avec un apport journalier acceptable de 0-0,5 mg/kg poids corporel. Compte tenu l’état actuel des connaissances, l’ « E172 » ne présente pas de toxicité pour l’homme. Ils peuvent être utilisés dans les aliments comme dans les cosmétiques, à condition de satisfaire un certain degré de pureté (EFSA, 2015).
La concentration en fer des eaux potables est d’environ 0,3 mg/L. Cette concentration peut augmenter si le fer est utilisé comme agents de coagulation dans les usines de traitements des eaux. L’eau de consommation apporte environ 0,6 mg de fer par rapport à l’apport journalier conseillé (OMS, 2003).
Par inhalation
L’inhalation de l’air extérieur apporte environ 25 µg/jour de fer et ses composés. Ces derniers font partie des particules fines ou ultrafines que l’on note PM.
Travailleurs
Les personnes travaillant dans les domaines de l’industrie de chimie lourde, l’industrie du bâtiment et des transports, l’industrie du textile, des peintures, des cosmétiques et agroalimentaire, l’imagerie médicale, l’environnement, l’agriculture et de l’industrie high-tech, sont beaucoup plus exposées au fer et à ses composés que la population générale. L’inhalation des poussières contenant des particules de fer devient alors la voie d’exposition principale. Les travailleurs peuvent également être exposés par contact cutané chronique et prolongé (INRS, 2008).