Amiante

expositions professionnelles

Le saviez-vous ?

L’amiante est une substance cancérogène avéré pour l’homme (groupe 1 du CIRC) pour le poumon, la plèvre (mésothéliome), le larynx et les ovaires, toutes les variétés d’amiante étant classées cancérogènes.

L’usage de l’amiante est interdit en France depuis 1997, et en Europe depuis 2005.

L’exposition professionnelle à l’amiante persiste pour certains professionnels du bâtiment lors de travaux de démolition, de désamiantage, d’entretien et de maintenance des bâtiments (notamment si les repérages préalables de l’amiante sont absents ou inadaptés). Les populations avoisinantes peuvent également être exposées.

Les tableaux de maladies professionnelles n°30 et 30bis (régime général) et 47 et 47bis (régime agricole) prévoient une indemnisation des patients atteints de cancer ayant été exposés à l’amiante durant leur activité professionnelle. On attribue aux victimes un taux d’incapacité permanente et des règlements prévoyant la réparation du préjudice subi (cessation d’activité, fond d’indemnisation des victimes de l’amiante).

En 2009, l’Afsset (aujourd’hui Anses), a recommandé d’abaisser le seuil réglementaire de la valeur limite d’exposition professionnelle de 100f/l à 10 f/l afin de diminuer le risque de cancer pour les travailleurs exposés.

Concernant les personnes ayant été exposées lors de leur activité professionnelle, la recherche d’une part, et la prise en charge médicale d’autre part, constituent des enjeux de santé publique : la Haute Autorité de Santé a émis en 2010 des éléments d’orientation pour le suivi post-professionnel, l’information, et les relevés d’expositions de ces personnes.

Présentation

L’amiante est une fibre minérale naturelle dont le type le plus courant est le chrysotile. Deux autres ont été très utilisés : l’amosite et la crocidolite.

L’amiante est présent dans certains sols et à leurs abords, notamment dans des roches de Haute-Corse. Résistante à la chaleur et peu couteuse, cette matière a surtout été utilisée dans des secteurs professionnels de l’industrie textile, de l’isolation thermique et pour la fabrication d’amiante ciment et de matériaux de friction. On a massivement utilisé l’amiante durant une longue période. L’usage des matériaux amiantés était courant dans la construction des sites industriels et des bâtiments, notamment pendant les années 1940-60 de forte activité : faux-plafonds (plâtre amianté), cloisons, flocage protégeant les conduites électriques, calorifugeage des tuyauteries, enduits des murs, colle amiantée de faïences murales, dalles vinyle-amiante, cartonnage… L’amiante rentrait aussi dans la composition d’objets ménagers : planche à repasser, appareils de chauffage mobile etc.

Le terme amiante vient du grec « amiantos » signifiant incorruptible. Son synonyme, asbeste, qui vient du latin « asbestos » (incombustible), est utilisé en anglais mais peu en français. Les deux mots désignent des silicates fibreux résistant à la chaleur.

L’amiante correspond à un ensemble de six minéraux naturels appartenant à la classe des silicates, des minéraux de la croûte terrestre.
Il présente des propriétés de résistance au feu, aux attaques chimiques et mécaniques et il peut être tissée. On l’extrait par le broyage de la roche.

  • Les différents types d'amiante

    Les deux familles d’amiante et leurs variétés

    Les roches amiantifères, généralement fibreuses, appartiennent à deux familles de silicates : les amphiboles et les serpentines.

    Les variétés d’amiante
    Les familles d’amiante Les variétés
    Serpentines le chrisotile (amiante blanc)
    Les amphiboles l’anthophyllite
    l’amosite (amiante brun)
    l’actimolite
    la trémolite
    la crocidolite (amiante bleu)

    Les types de fibres les plus courants

    Les trois types de fibres les plus exploités industriellement et commercialement, ou bien qui l’ont été, sont :

    • le chrysotile dont les fibres sont blanches et ondulées : il représente 90 % de l’amiante utilisée,
    • l’amosite dont les fibres sont brunes ou grises et droites,
    • la crocidolite qui prend la forme de fibres bleues et droites.

    Reconnaître un type d’amiante

    L’aspect fibreux des minéraux d’amiante est un bon repère pour le reconnaître. On ne peut cependant pas déceler à l’œil nu les fibres d’amiante dont la taille est de 400 à 2.000 fois plus petite qu’un cheveu humain.
    Distinguer entre les différentes variétés d’amiante suppose soit de connaître la provenance exacte des échantillons et leur roche mère, soit l’analyse microscopique qui fait apparaître la forme et la taille des fibres.

    Les présentations variées de l’amiante

    Après avoir subi un traitement mécanique, les fibres d’amiante sont ou étaient utilisées pour des usages multiples. La fibre de chrysotile, la plus répandue, était préférée dans l’industrie textile pour son aptitude au tissage.

    Avant son interdiction, l’amiante se présentait, en France, sous des formes très variées, selon ses multiples usages : feuille ou plaque d’amiante isolant des fours ou appareils de chauffage, amiante tressé ou tissé entourant des tuyauteries ou appliqué aux vêtements de protection contre la chaleur… L’amiante a aussi été utilisé en vrac pour les flocages (application d’un mélange colle-amiante de revêtement …), les cloisons coupe-feu ou bien mélangé à des enduits, plâtres ou mortier-colles. La poudre d’amiante pouvait aussi être incorporée au ciment (fibrociment), au revêtement routier (bitume) ou de toiture des habitations ou bien encore à des peintures, matières plastiques ou élastomères (garniture de freins) etc.

    Ces mélanges d’amiante à d’autres produits sont encore très présents dans de nombreux bâtiments et sites industriels. Ils le sont souvent sans être repérables visuellement. Parmi eux, l’amiante-ciment (mélange de 90% de ciment, 10% d’amiante avec de l’eau) a été le matériau à base d’amiante le plus utilisé.

  • Gisements, mines et consommation d'amiante en France et dans le monde

    Depuis le premier janvier 2005, l’amiante est interdit dans toute l’Union européenne. Mais dans une partie du reste du monde l’amiante n’appartient pas au passé : on continue de l’extraire et on l’utilise de plus en plus dans d’autres parties du monde.

    L’extraction de l’amiante dans le monde

    La production minière d’amiante est concentrée dans quelques pays. Six pays totalisent aujourd’hui plus de 90% de la production minière d’amiante dans le monde : la Russie, la Chine, le Canada, le Kazakhstan, le Brésil et le Zimbabwe.
    Tandis que la production du Brésil et de la Chine n’a connu son essor qu’à la fin du 20ème siècle, les Etats-Unis et la République Sud-africaine ont, quant à eux, considérablement réduit la leur sur leurs propres territoires. Devancé par la Russie et la Chine, le Canada a été le premier producteur mondial jusqu’en 1975.
    Le Canada a imposé des restrictions sévères sur l’utilisation de l’amiante au pays, mais jusqu’à la fin de 2011, il a été l’un des plus grands exportateurs au monde d’amiante chrysotile. Actuellement, aucune mine d’amiante n’est en exploitation au Canada.

    L’utilisation de l’amiante dans le monde

    La réduction drastique de l’utilisation de l’amiante dans les pays industrialisés a provoqué une réorientation globale de son industrie.
    En Europe, le marché est pratiquement inexistant à l’exception notable de la Russie. Par contre, dans nombre de pays en voie de développement, l’amiante continue d’être présenté comme une ressource naturelle irremplaçable dont l’utilisation pourrait se faire dans des conditions satisfaisantes de sécurité.
    La Fédération de Russie et l’Asie représentent aujourd’hui 85% de la consommation d’amiante. C’est en Chine, en Thaïlande et dans le sous-continent indien que la consommation d’amiante augmente le plus fortement. La gestion des déchets tend également à exporter ses risques vers les pays en voie de développement.

    L’évolution du recours à l’amiante et du cadre législatif en Europe

    En Europe, l’amiante est interdit dans les 25 pays de l’Union européenne depuis le 1er janvier 2005 (extraction, transformation, fabrication des produits dérivés).
    Parmi les 15 membres européens de l’époque, seuls la Grèce et le Portugal utilisaient encore l’amiante quand l’interdiction a été signée en 1999, la Grèce exploitant alors encore une mine. Plusieurs des 10 nouveaux pays avaient déjà interdit l’amiante durant leur procédure d’adhésion. Des états non membres, comme la Suisse et la Norvège, ont quant à eux interdit depuis longtemps l’amiante.

    Les gisements et mines d’amiante en France

    Pendant quelques décennies, la France a été un petit producteur d’amiante avec des mines en Corse et en Savoie, dans la vallée de la Maurienne. Les dernières mines ont été fermées dans les années 1980.
    La mine de Canari en Haute Corse représentait la quasi-totalité de la production nationale d’amiante avant la fermeture du site en 1965.
    La production de Canari passe du stade artisanal à une échelle industrielle à partir de 1939. L’usine produit 6000 tonnes en 1950, 11500 tonnes en 1954 avec la mécanisation et jusqu’à 25500 tonnes en 1962. La mine place alors la France au septième rang des pays producteurs d’amiante et couvre le cinquième des besoins du marché intérieur, le reste étant importé et une partie vendue à l’étranger.
    Des gisements non exploités existent dans les Alpes (Savoie et Hautes-Alpes), les Pyrénées (Ariège et Haute-Garonne), le Massif Central (Haute-Loire et Haute-Vienne), en Corse et en Loire-Atlantique.
    Les sites contenant de l’amiante représentent en outre 40% de la surface de la Nouvelle-Calédonie, située dans l’océan Pacifique.

    Gisements d’amiante, friches industrielles et pollution à l’amiante

    Aux gisements naturels éventuellement polluants, s’ajoutent des foyers artificiels de concentration. Ils résultent notamment des enfouissements ou des mises en décharge de matériaux d’amiante à proximité des lieux d’exploitation industrielle de l’amiante.
    Une exposition environnementale à l’amiante est présente en Nouvelle-Calédonie et dans le département de la Haute-Corse.

    La pollution environnementale en Corse et en Nouvelle-Calédonie

    La Haute-Corse a ainsi été confrontée à deux sources de pollution à l’amiante. A la friche industrielle de Canari et ses environs, s’ajoute l’existence de zones d’affleurement naturel de roches amiantifères, du fait de la présence de schistes lustrés plus ou moins proches d’agglomérations. Présents dans le nord-est de l’île, ces schistes sont souvent associés à la serpentinite, roche pouvant contenir de l’amiante.
    Plusieurs facteurs favorisent aussi cette exposition environnementale en Nouvelle-Calédonie où l’usage de l’amiante n’a été interdit qu’en 2007.
    Travaux routiers et activités liées aux mines de nickel ont contribué à mettre à nu les nombreux affleurements d’amiante de l’Ile. En outre, dans certains villages, on utilise un enduit composé principalement d’amiante (trémolite), appelé « po », pour blanchir les habitations.

  • Exposition de l'homme à l'amiante

    Mesures pour réduire l’exposition à l’amiante

    La dangerosité de l’amiante pour la santé humaine est connue de longue date, concernant à la fois des expositions environnementales et professionnelles. Pour s’en protéger, on a pris des dispositions règlementaires à partir de 1977 et on a interdit son utilisation en France en 1997.

    En 1999, l’Union européenne a édicté l’interdiction de tout usage de l’amiante (extraction, transformation de fibres d’amiante, fabrication de produits dérivés), interdiction à mettre en œuvre au plus tard au 1er janvier 2005, date à laquelle l’amiante est devenue interdite en Europe.

    Exposition professionnelle et environnementale à l’amiante

    L’interdiction de l’amiante et les travaux de désamiantage des constructions ont globalement fait baisser les niveaux d’exposition à l’amiante. L’exposition environnementale et professionnelle persiste cependant. C’est le cas de professionnels du secteur du bâtiment impliqués dans les travaux de démolition, de désamiantage, d’entretien (traitement des déchets) et de maintenance des bâtiments, tout particulièrement si les repérages préalables de l’amiante sont absents ou inadaptés.

    Opérations de démolition, de réhabilitation des bâtiments contaminés par l’amiante et chantiers de désamiantage peuvent aussi être la source d’exposition à la poussière d’amiante pour les populations environnantes, sous le vent de l’opération. De même pour les usagers des locaux réhabilités qui ont pu également avoir été exposés auparavant du fait de la dégradation du bâtiment qui en contenait (pollution de l’air intérieur par l’amiante friable).

  • Amiante et cancers

    Type d’amiante et cancérogénicité

    Toutes les variétés d’amiante ont été classées cancérogènes (groupe 1 du CIRC et de la liste de l’Union européenne). Elles le sont pour le poumon, la plèvre (mésothéliome), le larynx et les ovaires. Mais l’inhalation de fibres d’amiante peut aussi entraîner d’autres maladies : asbestose, plaques pleurales…
    Des travaux se poursuivent visant à mesurer les niveaux de toxicité* et de cancérogénicité des fibres d’amiante selon leur longueur et leur finesse.

    Amiante et cancers

    L’amiante est reconnue cancérogène pour l’homme (groupe 1 du CIRC et liste des cancérogènes certains pour l’homme de l’Union Européenne) pour le poumon, la plèvre (mésothéliome) et, depuis 2009 (CIRC), pour le larynx et les ovaires ; toutes les variétés d’amiante étant classées cancérogènes (CIRC, 1977). L’inhalation de fibres d’amiante peut aussi entraîner d’autres maladies comme l’asbestose ou les plaques pleurales.

    On estime qu’entre 1.800 et 4.000 nouveaux cas de cancers broncho-pulmonaires par an, sont attribuables à l’amiante, en France (Inserm, 1996 ; InVS, 2003). Et on admet que chez les hommes, au moins 85% des cas de mésothéliomes pleuraux sont dus à une exposition professionnelle à l’amiante, dans les pays industrialisés (InVS, 2006).

    Les cas de cancers liés à l’amiante dans les environnements à sols amiantifères représentent, quant à eux, environ 5% des dossiers d’indemnisation des malades victimes de l’amiante.

    Maladie professionnelle, réparation du préjudice

    Plusieurs maladies liées à l’amiante sont reconnues maladies professionnelles par la Sécurité sociale. Le mésothéliome est ainsi présumé d’origine professionnelle, de même que le cancer broncho-pulmonaire, sous réserve que la victime ait été exposée à l’amiante pendant dix ans au moins, pour ce dernier.

    Les affections professionnelles consécutives à l’inhalation des poussières d’amiante, dont les cancers, font l’objet des tableaux 30 et 30 bis des maladies professionnelles du régime général et des tableaux 47 et 47 bis dans le régime agricole.

    On attribue aux victimes un taux d’incapacité permanente, des règlements prévoyant la réparation du préjudice subi (cessation d’activité, indemnisation). Depuis 2001, un fonds spécifique, le FIVA indemnise l’ensemble des personnes victimes des effets de l’amiante (que ces effets soient liés à une exposition professionnelle ou environnementale) ainsi que leurs ayants droit.

  • Evolutions récentes

    Connaissances médicales et mesures de prévention relatives à l’amiante ont connu plusieurs évolutions depuis 2009 :

    • L’actualisation des monographies par le CIRC a étendu le nombre d’organes pour lesquels on considère que l’amiante est cancérogène. C’est désormais le cas du larynx et de l’ovaire (groupe 1) et aussi du pharynx, de l’estomac et du colon-rectum (groupe 2).
    • L’Anses qui avait émis des avis sur certaines fibres d’amiante, a recommandé, en septembre 2009, d’abaisser la valeur limite d’exposition en milieu professionnel (VLEP) de l’amiante de 100 fibres par litre d’air (f/l) à 10 f/l (sur 8h en moyenne), La valeur limite actuelle, de 100 fibres par litre d’air (f/l), fait en effet courir un risque de 3,3 cas de cancers supplémentaires pour 1000 travailleurs exposés. Le ministère chargé du travail a alors conduit une campagne de prélèvements et de mesures de fibres d’amiante par microscopie électronique à transmission analysitique (META), entre novembre 2009 et octobre 2010. Les résultats mettent en évidence des niveaux d’empoussièrement importants pour certains matériaux, notamment liés aux techniques utilisées. Il en résulte une modification de la réglementation au 1er semestre 2012 (décret du 4 mai 2012) : en particulier, la VLEP sera abaissée à 10 f/l à une échéance de 3 ans, et le contrôle de l’empoussièrement en milieu professionnel sera réalisé selon la méthode META, ce qui permet de prendre en compte toutes les catégories de fibres.
    • La Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu public le texte complet, le rapport d’orientation et les recommandations pour le suivi post-professionnel et post-exposition à l’amiante. Réalisée à la demande du Ministère de la Santé et de la Direction générale de la Santé (DGS), cette audition publique s’est tenue le 19 janvier 2010. La commission d’audition, rendant compte de l’état actuel des connaissances, des incertitudes et des débats d’experts, propose, au-delà de ses recommandations, des éléments d’orientation en santé publique concernant la recherche et la prise en charge médicale des personnes ayant été exposées à l’amiante lors de leur activité professionnelle. Parmi les recommandations générales, la HAS indique que toutes les personnes ayant été exposées à l’amiante doivent pouvoir bénéficier d’un suivi post-professionnel, quelque soit leur régime de protection sociale. Une information pertinente et adaptée doit être apportée aux personnes ayant été exposées, et ce avant leur cessation d’activité. La HAS recommande également qu’un relevé d’exposition à l’amiante soit remis par le médecin du travail en fin de carrière.

    La lutte contre les risques pour la santé liés à l’amiante est inscrite dans la loi relative à la politique de santé publique (loi du 9 août 2004) et dans la seconde Convention d’objectifs et de gestion (2009-2012) signée entre la branche Accident du Travail / Maladie Professionnelle de la CNAMTS et l’État. Cet axe est également intégré dans les différents plans nationaux de santé publique.

    L’exposition à l’amiante constitue le principal facteur de risque du mésothéliome. L’instauration de la déclaration obligatoire des mésothéliomes (décret du 16 janvier 2012), quelle qu’en soit leur localisation anatomique, sur l’ensemble du territoire français permettra d’améliorer les connaissances sur l’ensemble des causes de la maladie et d’orienter les actions de prévention ainsi que la prise en charge de ces cancers. Le recueil et le traitement des données rendues anonymes sont assurés par l’Institut de veille sanitaire.

Auteur : Département Prévention Cancer Environnement, Centre Léon Bérard

Sources rédactionnelles : Anses, CIRC, FIVA, INCa, INSERM, Santé Publique France, Assemblée Nationale, Institut syndical européen (Bruxelles), Géoconfluences/ENS Lyon.

Relecture : Dr Michel Vincent pneumologue et Cécile Chemarin, docteur en science, Laboratoire de minéralo-pathologie, CH St Joseph – St Luc, Lyon

Mise à jour le 16 août. 2022

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