Plates-formes de compostage
Activité en pleine expansion, le compostage est un processus biologique qui permet la dégradation des matières organiques des déchets en condition aérobie. Les matières organiques fraîches sont transformées en matières organiques stables valorisables comme matière fertilisante : le compost. Le type le plus fréquent est une plate-forme à l’air libre (57 %), traitant des déchets verts (73 %), à l’aide de retournements (64 %).
Risques pour la santé
Dans les usines de compostage en plus des troubles pulmonaires et gastro-intestinaux rencontrés par les salariés, d’autres manifestations plus sévères comme l’asthme et des cas d’aspergillose pulmonaire sont constatés. Des recherches complémentaires afin de mettre en évidence des facteurs de risques spécifiques à ces activités et d’établir des liens de causalité entre les expositions et les pathologies observées sont nécessaires.
Incinération
L’incinération est un mode de traitement des déchets qui consiste à les brûler à haute température (entre 850 et 1000°C). Elle est également appelée traitement thermique. Elle se différencie selon qu’il y ait ou non, lors de la combustion, récupération d’énergie. Aujourd’hui les incinérateurs modernes valorisent l’énergie produite sous forme de chaleur et/ou d’électricité. Le traitement thermique des déchets permet de réduire de 70% leur masse et de 90% leur volume.
Risques pour la santé
Les effets néfastes sur la santé de la pollution générée par les incinérateurs de déchets, également appelés Unité d’Incinération d’Ordures Ménagères (UIOM), sont associés à la quantité et la qualité des agents chimiques émis par les cheminées. En sortie de four et avant épuration, il s’agit de mélanges complexes qui contiennent, pour l’essentiel, de l’azote de l’oxygène et de dioxyde de carbone et plus minoritairement du dioxyde de soufre, des oxydes d’azote, de l’acide chlorhydrique, des métaux lourds, des dioxines, des particules et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).
Concernant les polluants, retenus comme facteurs de risque, certains sont classés par le CIRC comme cancérogène pour l’homme : cadmium (cancérogène certain, groupe 1), plomb (cancérogène probable, groupe 2A), dioxines (cancérogène possible, groupe 2B), mercure pour la forme inorganique (inclassable, groupe 3).
A propos des dioxines, des cancers peuvent survenir, notamment après exposition par voie alimentaire (produits contaminés par les retombées des anciens incinérateurs) et non par inhalation des émissions des cheminées des incinérateurs.
Les centres de stockage (décharges)
Le stockage-enfouissement est un traitement final qui accueille des déchets ultimes. Il s’effectue généralement dans des centres de stockage qui doivent être en conformité avec la réglementation. Il existe de nombreux sites : les ISD (Installations de stockage de déchets), les ISDND (Installations de stockage de déchets non dangereux), les CSD (Centres de stockage), les CSDU (Centre de stockage pour les déchets ultimes) et les CET (Centres d’enfouissement technique). Ces derniers existent en trois classes selon le type de déchets et leur dangerosité :
- CET de Classe I : réservés au stockage des DIS et des déchets ultimes
- CET de Classe II : réservés au stockage des DMA (déchets ménagers et assimilés)
- CET de Classe III : réservés au stockage de matériaux inertes.
Risques pour la santé
Dans le cas des centres de stockage, si les conditions de confinement sont insuffisantes, les déchets peuvent répandre des contaminants chimiques et microbiologiques dans l’environnement par infiltration de lixiviats (par exemple un liquide chargé bactériologiquement et chimiquement issu de la circulation des eaux dans les déchets), ou par formation de biogaz (par exemple un gaz issu de la dégradation microbiologique des déchets). Ce phénomène peut entraîner la pollution des ressources en eau par ruissellement d’eau de lessivage vers les cours d’eau voisins, etc., la pollution de l’air (par dégazage de composés organiques volatils, par envol de débris et poussières emportés par le vent ou transportés par les animaux, etc.).
L’exposition des populations riveraines est alors soit directe, par inhalation, soit indirecte, par ingestion d’eau contaminée ou de produits consommables irrigués par une eau contaminée. Aujourd’hui, les CET, notamment ceux de classe I et II, sont cependant conçus de manière à limiter ces phénomènes (terrains imperméables avec maîtrise des eaux de surface et souterraines).
Risques pour la santé des professionnels
Les effets néfastes sur la santé répertoriés dans la littérature sont une prévalence des troubles respiratoires, des troubles dermatologiques et d’irritations oculaires chez les populations professionnels exposées.
Collecte et tri des déchets
La collecte est généralement réalisée de manière sélective ou en mélange, en porte à porte, par les collectivités locales. Elle est complétée par la possibilité de dépôt volontaire en centres de tri sélectifs ou dans des déchetteries, de gestion communale ou multi-communale et qui sont en général réservés aux habitants des seules communes adhérentes. Les centres de tri optimisent ainsi le recyclage.
Risques pour la santé
Un excès d’accidents du travail est dénombré chez les collecteurs de déchets ménagers avec un risque de 1,5 fois supérieur comparé à l’ensemble des travailleurs. L’exposition des professionnels du tri des déchets met en évidence la survenue de troubles respiratoires, de dermatologiques, et digestifs ainsi que des irritations oculaires.