Présentation
Au XXème siècle, l’amélioration progressive des conditions socio-économiques et les progrès de la médecine ont transformé nos milieux de vie et entraîné une augmentation importante de l’espérance de vie en France. De 48 ans en 1900 à 80 ans en 2004, l’espérance de vie des français a progressé de 65 % en 100 ans (Pison, 2005).
Cependant, certaines transformations de nos modes et milieux de vie ont montré des impacts néfastes sur notre santé et pourraient, selon des données récentes, conduire à une inflexion de cette tendance d’évolution de l’espérance de vie (Krewski, 2009 ; Whitlock, 2009 ; Olshansky, 2005).
Dans ce domaine, les cancers sont des pathologies traçantes des risques majeurs de l’environnement sur la santé. Les cancers représentent en France la première cause de mortalité chez les hommes et la deuxième cause de mortalité chez les femmes.
Les répercussions des modifications de l’environnement et des modes de vie sur l’augmentation de l’incidence de certains cancers sont devenues une préoccupation majeure de santé publique.
Si l’on tient compte des évolutions démographiques, en particulier du vieillissement de la population française, l’incidence des cancers a progressé de 48 % chez l’homme et de 46 % chez la femme entre 1980 et 2005 (Belot, 2008).
En 2005, on estime à 320 000, le nombre de nouveaux cas de cancers par an, 180 000 chez les hommes et 140 000 chez les femmes.
Si les pratiques de dépistage, notamment pour le cancer du sein et de la prostate, ainsi que l’amélioration des moyens diagnostiques expliquent la plus grande partie de cette augmentation, celle-ci est également la conséquence d’une évolution du risque de cancer, sans qu’il soit possible, en l’état actuel des connaissances, d’estimer avec précision la part de l’augmentation liée aux expositions environnementales.
L’augmentation du risque de cancer chez la femme est pour moitié due au dépistage du cancer du sein. Et une très grande partie de l’augmentation du risque de cancer chez l’homme est dû à la pratique du dosage de PSA pour le cancer de la prostate (Estève, 2009 ; Launoy, 2009).